Revue: montre Casio Pro Trek

Casio Pro Trek

La montre Casio Pro Trek (+/- 320 CAD) est le reflet de choix de conception qui plairont à ceux qui veulent des fonctionnalités utiles à la navigation, qui sont soucieux de leur vie privée, et qui ne veulent pas s’inquiéter de sa longévité. C’est une montre de prix intermédiaire qui offre le meilleur de la technologie « non-connectée ». Deux années et une traversée de l’Atlantique plus tard, je peux attester que malgré quelques imperfections, elle vaut largement son prix.

Le marché des montres intermédiaires

Une montre se distingue selon sa dimension d’apparat, où elle est un symbole de statut social, et selon sa qualité en tant qu’outil, où la précision et les fonctionnalités importent. La Casio Pro Trek n’est pas une montre d’apparat, mais elle offre ce qu’il y a de mieux en termes de fonctionnalités dans le marché des montres électro-mécaniques. En particulier, elle offre des fonctionnalités utiles à la navigation. Sa plus proche rivale est la Timex North Tide (+/- 360 CAD).

Fonctionnalités

Entièrement autonome

La montre est autonome sur deux plans. Premièrement, elle est autonome sur le plan énergétique. Ses capteurs solaires, derrière l’écran, sont amplement suffisants pour ne jamais avoir à se préoccuper de son état de charge. En deux ans, je n’ai jamais eu à y penser.

Deuxièmement, ce n’est pas une montre « branchée », dépendante d’une connexion bluetooth énergivore et d’un second appareil. Ce faisant, toutes les fonctionnalités sont toujours disponibles, calculées à même votre poignet. Pour les personnes qui ne souhaitent pas partager leurs données biométriques à des compagnies tierces, elle ne dispose d’aucun capteur et n’a aucune fonctionnalité de transmission numérique du genre. Elle ne vous espionne pas.

Fonctionnalités de navigation

En termes de fonctionnalités distinctives pour la navigation, elle comprend un compas magnétique assez fiable pour servir de substitut à un compas embarqué, un baromètre assez fiable pour voir venir les fronts, un récepteur radio longue fréquence pour auto-corriger d’éventuels écarts au temps universel coordonné, et un système de gestion des fuseaux horaires qui permet de garder simultanément l’heure locale et l’heure au méridien de la maison.

Son compas est précis à plus ou moins cinq degrés d’écart. Cet écart peut être réduit si on se donne la peine de calculer sa déviation. L’affichage graphique de la pression atmosphérique permet de voir venir les fronts et est assez fiable.

Le récepteur radio permettant de corriger les écarts au temps universel fonctionne dans un rayon de 3000 kilomètres des stations émettrices. Ces dernières sont dispersées à travers le monde et la station nord-américaine est au Colorado. À partir de Québec et en allant vers les provinces maritimes, on est hors du rayon de réception. Cependant, dès qu’on passe par Montréal ou qu’on descend plus au sud, la montre ajuste automatiquement les quelques secondes d’écart qu’elle peut avoir avec le temps universel coordonné.

L’attrait de cette fonctionnalité dépend donc de votre lieu de résidence… ou de vos voyages annuels. La montre tient un registre des moments où elle s’est auto-corrigée, si bien qu’on peut voir à quand remonte la dernière correction. Personnellement, j’ai assez voyagé pour ne jamais avoir eu à me soucier d’écarts importants. Évidemment, on peut ajuster l’heure manuellement.

Autres fonctionnalités

Comme plusieurs autres montres électro-mécaniques, elle comprend un chronomètre, des alarmes, un compte à rebours et différentes options d’affichages (24h vs 12h, kpa vs mm de mercure, etc.). Elle comprend également un altimètre et un thermomètre. Elle est rétro-éclairée, elle est étanche jusqu’à 100 mètres, et elle est suffisamment robuste.

Les lecteurs de température et d’altitude sont moins fiables. Il faut enlever la montre de son poignet pour avoir une lecture fiable de la température ambiante (autrement, on a une lecture fiable… de sa température corporelle). L’altimètre n’est pas fiable.

Sur le plan de la robustesse, on peut la porter sans avoir à s’inquiéter de l’abimer en travaillant sur le pont. Son vitrage est résistant aux égratignures. Similairement, sa promesse d’étanchéité est fondée. Elle résiste aux baignades usuelles… en eaux douces et en eaux salées!

On déplorera peut-être le bracelet qui est offert par défaut, fait du plastique typique des montres de sport. J’ai personnellement opté pour l’achat d’un bracelet en nylon tressé. Autrement, il faut un peu de temps pour s’habituer aux boutons permettant de configurer ses fonctions.

Conclusion

La montre est utile pour la navigation. Ses fonctions de bases, surtout le chronomètre, m’auront servi plus d’une fois pour du pilotage de sortie de port. Ses fonctions avancées telles que le compas ne m’ont heureusement jamais servies, mais je les ai testées suffisamment pour savoir que ce sont des substituts assez fiables en cas de pépin. C’est une montre qui, dans l’ensemble, est construite pour être fiable et pour se faire oublier. Elle fera ce qu’on attend d’elle sans demander d’attention particulière. Dans l’environnement marin, où on doit porter attention à l’état d’une multitude d’instruments, une montre fiable, pouvant servir de substitut et qui ne demande pratiquement aucune attention est certainement désirable.