Divulgation d’intérêt: l’auteur est membre de la Royal Yachting Association, de Voile Canada et enseigne des cours du programme de Voile Canada.
Ce texte discute des cheminements possibles pour progresser à voile. Il répond à trois questions pour une personne qui aimerait commencer à voile, mais ne comprend pas nécessairement les implications de choisir un cheminement à voile. Ces trois questions sont:
- Quels brevets sont nécessaires pour avoir le droit de faire de la voile au Canada?
- Quels sont les programmes de voile disponibles pour s’instruire?
- À quels objectifs réfléchir pour choisir un cheminement à voile?
Chacune des questions est abordée ci-dessous.
Quels brevets sont nécessaires pour avoir le droit de faire de la voile au Canada?
La version courte
- Pour les personnes, seule la Carte de conducteur d’embarcation de plaisance est requise pour manoeuvrer un voilier (avec moteur) au Canada;
- Si vous avez une radio VHF à bord, il faut également un certificat restreint d’opérateur radio.
- Votre voilier de plaisance doit répondre aux normes de construction et de matériel de sécurité de Transport Canada. Consultez le Guide nautique.
- Un cours de voile n’est pas légalement requis.
La version longue
Le Canada est une monarchie constitutionnelle. Les compétences de gestion des cours d’eau interprovinciaux, ou définissant la frontière canadienne, relèvent du gouvernement fédéral. D’autres lois traitent de la navigation de plaisance, notamment des règlements municipaux ou des lois provinciales, mais dès que votre bateau va sur le fleuve St-Laurent, les grands lacs, le Fjord du Saguenay, l’estuaire du St-Laurent, ou la Rivière Richelieu, ou s’il bat le pavillon canadien, vous êtes assujettis aux lois fédérales.
La Loi canadienne de 2001 sur la marine marchande est la loi centrale à la navigation (Ministère de la Justice 2024-a). Son domaine d’application est large, notamment en définissant le Règlement portant sur la prévention des abordages en mer, les titres canadiens de capitaine, ou encore en définissant le Système canadien d’aide à la navigation. C’est cette loi qui légifère les « versions canadiennes » des conventions internationales de navigation.
La loi comprend une partie portant sur la navigation de plaisance (« partie 10 ») ainsi que des règlements sur les compétences pour conduire une embarcation de plaisance (Ministère de la Justice, 2024-b). Un règlement gouvernemental, c’est une extension d’une loi qui lui apporte des précisions (et ça a force de loi). Pour la plaisance, la loi règlemente les inspections de conformité, les normes de construction de navires, l’immatriculation des navires et les conditions de délivrance d’un permis.
L’application de ces lois est principalement confiée à Transport Canada et à la Garde Côtière du Canada (une agence relevant de Transport Canada), mais aussi à des tiers tels que la Sûreté du Québec (la police provinciale).
Pour une personne canadienne, il y a fondamentalement deux exigences légales pour faire de la navigation de plaisance, incluant sur un voilier doté d’un moteur auxilliaire:
- Obtenir une Carte de conducteur d’embarcation de plaisance;
- Avoir cette carte à bord lorsqu’en navigation.
C’est cette carte qu’on appelle communément la « carte bateau ». Il n’est pas nécessaire de suivre un cours: on peut faire directement l’examen. La carte est ensuite valide à vie. Des entreprises agréés par Transport Canada sont mandatées pour faire l’examen et il est possible de le faire en ligne et sans surveillance (malgré la règlementation fédérale qui stipule le contraire). Il suffit de « googler » un peu pour trouver une entreprise autorisant à faire les examens.
Commentaires et exceptions
Il y a quatre commentaires notables à ajouter à la discussion. Le premier est une exception pour les personnes qui ne sont pas résidentes du Canada. Un titre de compétence jugé équivalent du pays de citoyenneté de la personne est considéré acceptable. Un américain venant à Montréal via le Canal de Champlain ne se fera pas arrêter s’il a un titre américain de compétence!
Le second est aussi une exception. La règlementation ne vise que les bateaux dotés d’un moteur (de plus de 10hp). Quand un voilier n’a pas de moteur, il n’est pas assujetti au règlement (ce qui était le cas de Jean-du-Sud jusqu’à tout récemment). Dans ce cas, il n’est pas nécessaire d’avoir de carte bateau pour le conduire (idem pour un kayak, un radeau, un « laser », etc.).
Le troisième commentaire est que si votre voilier est équipé d’une radio VHF à bord, alors la loi fédérale sur les télécommunications s’applique et vous devez avoir un certificat émis par Industrie Canada pour opérer cette radio (Industrie Canada, 2010). Comme la plupart des navires ont une radio VHF, il faut alors ce certificat en plus de la carte bateau.
Le quatrième commentaire est que ces exigences ne sont que pour les personnes. Des exigences additionnelles s’appliquent aux bateaux, notamment en matière de normes de construction et de matériel de sécurité à bord. Les pages 16-17 et 18 du Guide de la sécurité nautique (2024), un document de Transport Canada, est très utile pour évaluer ce qui doit être à bord. La page 18, pour les voiliers de plus de 9 mètres est reproduite ci-dessus.
En substance, on peut résumer les exigences légales à trois niveaux:
- Une carte bateau pour les personnes;
- Des exigences de construction et de matériel de sécurité pour les voiliers;
- Une certificat d’opérateur radio si vous avez une VHF à bord.
C’est tout! Considérant que les examens se font en ligne, sans surveillance et sont garanties à vie, on peut qualifier les exigences fédérales de très faibles. Et pour ceux et celles qui ne l’ont pas encore remarqué, je précise l’évidence: aucun cours d’une école de voile n’est légalement requis.
Quels sont les programmes de voile disponibles pour une personne qui désire s’instruire?
La version courte
- Les pré-requis légaux ne vous confèrent pas une expertise pour manœuvrer un voilier. Il faut acquérir de l’expérience.
- Les écoles sont regroupées au sein de programmes s’apparentant à des franchises. Les écoles d’une même franchise sont différentes, mais dispensent les mêmes brevets et certifications.
- Au Québec, Voile Canada dispose d’un quasi-monopole de franchise en matière de brevet de plaisance. Cette franchise ne reconnaît pas les brevets acquis via d’autres franchises.
- Autour du Québec, il existe des programmes différents jouissant d’une reconnaissance internationale plus grande, notamment le International Yacht Training Program et les programmes de la Royal Yachting Association.
- Dans les autres provinces canadiennes, les franchises sont plus diversifiées, notamment en Colombie-Britannique et en Alberta.
Pourquoi prendre un cours de voile?
La section précédente a bien établi qu’il n’est pas nécessaire de prendre des cours de voile pour faire de la voile au Canada. Ce faisant, pourquoi prendre un cours dans une école de voile?
En résumé, ce n’est pas parce que vous êtes légalement autorisé à faire de la voile que vous êtes compétent pour le faire. Les examens de « carte bateau » ne couvrent pas les manoeuvres et techniques pour faire de la voile. C’est un mini examen théorique qui couvre le minimum des règles de prévention d’abordage, du système d’aide à la navigation et d’autres éléments divers du « code de la route ». Hisser les voiles, empanner, virer de bord, ancrer ou accoster? Rien de tout ça n’est couvert à l’examen de la carte bateau.
Si vous débutez, il faut donc envisager aux moyens de prendre de l’expérience. Il y a deux philosophies différentes quant aux manières d’acquérir ces compétences. La première philosophie est institutionnelle: on acquiert des compétences par des formations dispensées par des écoles de voile – des cours – qu’il faut réussir. Il faut ainsi débourser de l’argent, suivre un programme structuré et passer des examens additionnels.
La seconde philosophie est expérientielle: on se présente sur les quais, on offre ses services ou son aide, et on apprend « sur le tas » en travaillant avec les autres personnes à bord. Ça ne coûte rien (sinon une bière ou deux et bien sûr son temps), on apprend par la pratique… mais on doit être persuasif sur les quais et on peut avoir de mauvaises expériences! Yves Gélinas, l’ancien capitaine de Jean-du-Sud, est certainement de cette philosophie. Il aura fait son tour du monde en solo et aura été intronisé au temple de la renommée de Voile Québec (Voile Québec, s.d). Pas mal, pour de l’apprentissage par expérience! Ces philosophies ne sont pas exclusives: c’est bien sûr possible de faire les deux.
Pour les nouveaux ou nouvelles, le conseil le plus sensé est peut-être de faire une sortie de voile avec une connaissance, qui a déjà un voilier, pour évaluer si la voile vous allume. C’est une approche prudente avant de considérer une dépense entre 500$ et 1000$ pour un cours plus coûteux… ou d’apprendre sur le tas.
Alors, quels programmes?
Un programme de voile est un ensemble de cours structuré, faisant cheminer une personne de débutant à marin expérimenté. Au Canada, les programmes sont intimement liés aux franchises, c’est-à-dire une organisation structurant les écoles et proposant des formations aux écoles de voile qui adhèrent à cette franchise.
Une franchise à voile est exactement comme une franchise dans un restaurant: le propriétaire d’un McDonald’s, adhérant à la franchise, est tenu de vendre ses repas en vertu de la franchise: Big Mac, chaussons aux pommes, etc. Il en va ainsi pour tous les autres restaurants franchisés.
Voile Canada
Au Québec, la franchise la plus connue est Voile Canada. Son programme de plaisance est nommé le « programme quillard », avec trois niveaux (élémentaire, intermédiaire, avancé). C’est un quasi-monopole, au sens où la quasi-totalité des écoles de voile du Québec adhèrent à cette franchise.
Même si les écoles sont différentes et ont différents propriétaires, le programme est le même dans chaque école: elles décernent les mêmes brevets en vertu du programme de Voile Canada. Un chausson avec ça?
L’avantage indéniable est de permettre la mobilité des étudiants à l’intérieur de la franchise: les brevets donnés par une école sont reconnus par une autre école. On peut donc faire son cours élémentaire avec l’école « A » (affiliée à Voile Canada) et ensuite son intermédiaire avec l’école « B » (aussi affiliée à Voile Canada). Comme pratiquement toutes les écoles québécoise y adhèrent, on peut facilement expérimenter la voile à plusieurs endroits.
Mais attention! C’est ici que des subtilités deviennent importantes: Voile Canada ne reconnaît pas les brevets acquis via d’autres programmes ou franchises. Vous avez fait un cours élémentaire chez Burger King? Pour Voile Canada, ce n’est pas une preuve de compétence: il faut refaire l’examen équivalent dans son programme.
C’est difficile de comprendre pourquoi Voile Canada est hermétique face aux brevets étrangers: protection d’intérêt économique, prétention d’assurance qualité, ou autre. Signalons que cette approche est contraire à plusieurs institutions d’enseignement, qui reconnaissent les diplômes (brevets) d’autres pays, et d’autres franchises, qui permettent de suivre leurs cours sur la base de l’expérience. C’est certainement un pensez-y bien pour une personne qui débute: Voile Canada ne reconnaîtra pas vos formations externes sans refaire d’examens.
Voile Québec
Voile Québec est une organisation provinciale qui est étroitement associée à Voile Canada. En substance, elle fait la promotion de la franchise de Voile Canada. Les écoles de voile affiliées sont (à peu près) les mêmes que celles affiliées à Voile Canada et qui sont au Québec.
Voile Québec offre deux formations qui ne sont pas dans le programme de Voile Canada, soit les formations « Instructeur Voile Québec » (IVQ). Ces formations semblent destinées à ceux et celles qui veulent s’initier aux pratiques d’instructeur de voile, et sont moins pertinentes pour les personnes qui se demandent par où commencer.
La Royal Yachting Association (RYA)
La Royal Yachting Association (RYA) est l’organisation britannique responsable de certifier les brevets de voile pour le Royaume-Uni. Au Canada, il y a des centres de formation à Halifax, à Vancouver et à Kingston (aucun au Québec). Réputé pour sa difficulté, le programme de « YachtMaster » est le brevet de plaisance jouissant de la plus grande reconnaissance à travers le monde.
C’est en partie parce que c’est un des rares programmes au monde permettant de convertir un titre de plaisance en titre professionnel, reconnu comme tel par les garde côtes britanniques et permettant alors de naviguer à voile contre une rémunération. Les titres du RYA permettent d’aspirer à la licence professionnelle du « MCA 200 gt », reconnue en vertu des conventions maritimes internationales.
L’approche du RYA est différente de Voile Canada. Ils admettent des candidats en provenance de n’importe quelle franchise, mais évalueront votre CV marin en fonction de votre expérience et de vos capacités. C’est donc possible de prétendre au brevet le plus avancé sur la seule base de l’expérience. J’ai déjà fait un texte plus poussé comparant les différences entre Voile Canada et le RYA. On pourra le lire au besoin.
Les écoles du RYA sont un peu partout dans le monde.
L’International Yachting Training (IYT)
L’International Yacht Training est une franchise certifiant plusieurs écoles dans le monde, dont treize écoles au Canada. Le standard a notamment sa présence au Québec via Formation nautique Québec et l’école catamaran La Belle Vie Sailing.
L’IYT a pour ambition qu’un ou une étudiant/étudiante puisse débuter une formation dans une école et la compléter dans n’importe quelle autre école IYT dans le monde. Leur degré d’ouverture aux brevets des autres écoles n’est pas précisé, mais leurs programmes sont reconnus par les Garde côtes britanniques, une condition nécessaire pour professionnaliser son titre vers un MCA 200 gt.
Leur site web est également informatif sur différentes mesures indirectes de la valeur de leur brevet. Il fait état de l’origine des brevet, visant à reproduire des programmes similaires au RYA, mais aussi sur les pratiques malicieuses d’écoles qui tentent d’octroyer des brevets du IYT sans adhésion au programme. Le processus d’adhésion d’une école est également décrit de manière transparente.
Je parle de ces critères indirects parce que je connais peu le brevet (personne ne m’a jamais vanté avoir fait son « IYT »), mais leur démarche transparente en ligne signale certainement une volonté de s’établir comme standard international. Pour une personne qui débute, c’est un pensez y bien pour démarrer une ascension québécoise vers un titre professionnel, mais demeure un risque réputationnel.
La société de sauvetage du Canada
La Société de sauvetage du Québec est centrée sur la formation de sauveteurs et sur la sécurité aquatique. Elle dispose cependant d’une école de navigation qui émet ses propres brevets. Ces cours sont théoriques.
La société admet les brevets des autres franchises, si bien qu’il n’est pas nécessaire de refaire les examens associés. Les brevets de la société sont reconnus par l’Institut Maritime du Québec (qui offre des programmes professionnels), mais ne sont pas reconnus par les autres franchises canadiennes (notamment Voile Canada).
Nauticed
NauticEd prétend avoir 101 écoles réparties das 26 pays différents. La plupart sont aux États-Unis. Au Québec, certaines formations semblent offertes par l’Agence de voile Ohana (qui dispense également des cours de voile du programme de Voile Canada).
D’autres écoles canadiennes sont également affichées, mais sont des centres du RYA.
NauticEd ne semble pas offrir de brevet à proprement parler, mais plutôt des cours en ligne. Ils semblent faire la promotion du « International Sailing License and Credentials » (SLC), un brevet dont je n’ai jamais entendu parler. Plusieurs écoles inscrites sur le site montrent qu’ils offrent des cours qui sont sans lien avec ce standard. En substance, NauticEd semble davantage constituer un portail d’écoles déjà affilées à d’autres franchises qu’une franchise en elle-même. Elle a toutefois pignon sur rue au Québec.
D’autres franchises dans l’Ouest du Canada
Les programmes décrits à la section précédente ont tous une école à proximité du Québec. Ils sont donc plus faciles d’accès et peuvent constituer des options concrètes pour apprendre la voile.
Ci-dessous, je montre plutôt des franchises qui existent dans l’ouest du Canada, principalement en Alberta et en Colombie-Britannique.
L’International Sail and Power Academy (ISPA)
L’ISPA est une organisation dont les écoles sont principalement au Canada et au Japon. Elle affirme avoir des écoles en Colombie-Britannique (8), en Alberta (1), à Terre-neuve (2), en Ontario (2), au Japon (8), en Europe (2), aux Caraïbes (1) et aux États-Unis (1) (ISPA, s.d.).
On peut présumer qu’une formation d’une de ces écoles sera reconnue dans une autre école de l’ISPA. Ils offrent six brevets à voile, soit « Competent Crew » (équipier compétent), « Day Skipper » (skipper de jour), « Coastal Navigation » (navigation côtière), « Coastal Skipper Advanced » (skipper côtier avancé) et « Offshore Master » (maître hauturier).
Je ne connais pas cette organisation plus que ce que présente sa page web. Ce dernier met beaucoup d’emphase sur leurs formations en ligne et le matériel didactique en ligne.
La Canadian Recreational Yachting Association (CRYA)
La CRYA est une organisation dont les écoles sont surtout présentes en Colombie-Britannique. Une école est cependant sur l’Île-du-Prince-Édouard et une autre en Alberta. Elle homologue six brevets de voile, soit le « Competent crew » (équipier compétent), le « Day Skipper » (skipper de jour), le « Coastal Skipper » (skipper côtier), le « Coastal Navigation » (navigation côtière), le « YachtMaster Offshore » (maître côtier) et le « YachtMaster Ocean » (maître océan).
Je ne connais pas cette organisation plus que ce que montre leur site web. La similitude de leur acronyme et de leurs programmes suggère cependant qu’ils cherchent à imiter les programmes de la RYA. Ils ne semblent pas reconnus par les gardes côtes britanniques, ce qui signifie que l’ascension professionnelle n’est probablement pas possible.
Quelle franchise répond à quels objectifs?
La version courte
- Pour une formation donnant un brevet de plaisance, Voile Canada est l’option la plus sûre au Québec. C’est ce qui offre ensuite le plus de mobilité au sein des écoles québécoises.
- Pour une formation menant à un brevet professionnel, on peut retenir les brevets du International Yacht Training ou ceux de la Royal Yachting Association. La première franchise (IYT) est moins connue.
La version longue
Par où commencer si on veut apprendre? Pour répondre à cette question, il faut évaluer deux dimensions fondamentales: avez-vous des ambitions de travail professionnel à voile ou au contraire, vous ne visez que la plaisance? Deuxièmement, à quel point souhaitez vous acquérir une formation à proximité du Québec?
Les certifications s’appuyant sur une franchise tombent dans trois grandes catégories: plaisance, professionnelles et celles qui débutent en plaisance, mais permettent la transition vers une certification professionnelle.
Au Québec, choisir une franchise pour fin de plaisance est relativement simple: il n’y a pratiquement qu’un seul programme, soit celui de Voile Canada. Si on souhaite demeurer au Québec, suivre une formation en français, et qu’on n’a pour ambition que de naviguer pour soi-même, c’est certainement le programme à prendre.
Pour une franchise permettant une transition vers la voile à titre de professionnel, deux franchises permettent de migrer de la plaisance vers une licence reconnue: ceux de la Royal Yachting Association (RYA) et de la International Yacht Training (IYT).
Les cheminements à prétention professionnelle sont plus ouverts que ceux de Voile Canada: c’est possible de débuter dans le cheminement de Voile Canada et de progresser ensuite au RYA. Le contraire, passer du RYA à Voile Canada, sera cependant plus ennuyant: on demandera de refaire les examens canadiens, indépendamment de votre expérience.
Les cheminements professionnels
Les certifications strictement professionnelles adhèrent généralement à la convention de l’Organisation maritime internationale, dont fait partie le Canada, soit le Standard for Training, Certification and Watchkeeping (la convention STCW). Fait particulier de la convention internationale STCW: si un pays reconnaît une formation au sens de cette convention, alors les autres pays doivent offrir un mécanisme de reconnaissance de cette même formation. L’idée générale est de faciliter la mobilité internationale des personnes formées selon cette convention. Au Royaume-Uni, le brevet MCA 200 gt est spécialement conçu pour les skipper à voile. En France, l’équivalent est le Capitaine 200. Je ne suis pas au fait d’un équivalent dispensé au Canada.
Au Canada, c’est Transport Canada qui atteste des formations valides suivant la norme STCW. Au Québec, le CÉGEP de Rimouski et son extension, le Centre de formation sur les mesures d’urgence (CFMU) offrent des formations en vertu de la convention STCW.
Ces formations faisant partie du réseau collégial et/ou des programmes d’études de niveau secondaire professionnel, elles sont admissibles pour fins de financement par le Gouvernement du Québec à travers le programme de prêts et bourses (on vous paye pour apprendre à naviguer!). Cependant, les formations couvertes par la convention STCW ne traitent pas spécifiquement de la voile et sont plutôt ciblées sur les besoins maritimes de l’industrie (tankers, bateaux de croisière, etc). Certains cours de la convention STCW, dont « sécurité de base », sont parfois exigés lorsqu’on œuvre pour une compagnie dans l’industrie de plaisance (e.g. skipper pour une compagnie de location de voiliers).
Conclusion
Ce texte cherche à aider une personne à s’orienter pour comprendre ce qui est requis pour faire de la voile, mais également où et comment on peut apprendre. Le centre d’attention du texte est sur les différentes franchises et programmes de voile qui existent au Canada, mais rappelons également qu’il est possible d’apprendre à faire de la voile sans adhésion à un programme d’une franchise. Précisons également que certains brevets importants ne sont pas traités dans ce texte, tels que ceux de la Fédération Française de voile, de l’école les Glénans ou de l’American Sailing Association. Ces franchises n’ont pas d’école au Canada.
On demandait récemment sur la page facebook « les Voileux du Québec » quel brevet de voile garantissait une reconnaissance internationale de compétence? Une personne a répondu qu’il fallait une licence commerciale pour être certain d’une reconnaissance internationale. Une autre a répondu que pour une location de voilier, une carte de crédit parlait beaucoup plus qu’un brevet!
Un brevet acquis pour fin de plaisance ne vous accordera pas de super pouvoirs, ni de reconnaissance à titre de « capitaine ». Si on entend faire de la voile sur son bateau, ou comme client (en louant un bateau), c’est amplement suffisant. Si on a une ambition professionnelle, il faudra cependant choisir ses formations plus soigneusement, permettant un cheminement de reconnaissance.
Je conclurai ce texte, plutôt long, en ouvrant sur deux autres questions que j’aborderai dans autant de textes subséquents: 1) quel est le portrait des écoles de voile au Québec?; et 2) comment aller chercher un titre de skipper professionnel en deux années? À suivre.
Références
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